Vendredi dernier se tenait à San Francisco une conférence à laquelle je n’ai malheureusement pas assisté. J’aurais vraiment bien voulu y être… Son nom : « Books in Browsers », ( « des livres dans les navigateurs web »). Organisée par Internet Archive, bibliothèque en ligne offrant l’accès à des livres, mais également des photos, des sons, des images animées, cette conférence a rassemblé environ 130 éditeurs, bibliothécaires, libraires, développeurs.
Comment parler d’une conférence à laquelle je n’ai pas assisté ?
– En consultant les archives twitter de la conférence (j’avais déjà suivi le hashtag #bib10 vendredi soir en direct depuis mon canapé…).
– En visionnant les vidéos et slides de certaines présentations dont une première liste est disponible ici.
– En me connectant sur le site créé par Bob Stein pour expliquer sa vision de la lecture collaborative, un site évidemment lui-même collaboratif. J’ai déjà évoqué plusieurs fois Bob Stein, à l’occasion d’une rencontre à New York, ou pour présenter des expériences menées par l’Institute for the Future of The Book qu’il dirige.
– En invitant Hadrien Gardeur à déjeuner pour qu’il me raconte, parce que lui, il y était, pour présenter, comme il l’a fait à l’occasion du Bookcamp de Paris et du TOC à Francfort, le standard OPDS et sa vision des bibliothèques connectées.
– En traduisant, si je trouve le temps, cet article de Brian O’Leary, qui me paraît vraiment intéressant, sur lequel il a basé son intervention à Books in Browsers. En attendant, juste un tout petit extrait :
Quand la rareté du contenu était la norme, nous pouvions supporter qu’il y ait peu de contexte. Dans un marché limité, la compétence des éditeurs s’exerçait à travers leur capacité à décider de « ce qui allait être publié ». Aujourd’hui, dans une ère d’abondance, les éditeurs héritent d’un nouveau rôle : trouver comment « ce qui est publié » va pouvoir être découvert.
Et cet autre :
Je pense que le passage d’un état d’esprit orienté «produit» à une vision orientée «service» ou «solutions», signifie au moins quatre choses pour les éditeurs:
• Notre contenu doit devenir ouvert, accessible et interopérable. Le respect des normes et standards ne sera en aucun cas optionnel;
• Parce que nous sommes en concurrence sur le contexte, nous devons nous concentrer plus clairement sur son utilisation pour favoriser la découverte;
• Parce que nous sommes en concurrence avec les entreprises qui utilisent déjà des outils à faible coût ou sans investissement, essayer de rivaliser sur le coût des contenus est une proposition perdante. Nous avons besoin de développer des occasions d’encourager une utilisation plus large de nos contenus
• Nous nous distinguerons si nous pouvons fournir aux lecteurs des outils qui se basent sur le contexte pour les aider à gérer l’abondance de contenus.
C’est assez facile, finalement, de parler des conférences auxquelles on n’a pas assisté, non ?
Il faut juste prendre le temps ;-)
@Hubert Je me souviens de ton intervention « le livre est une base de données » au Centre Cerise, et je me dis que toi aussi tu aurais bien aimé assister à cette conf, toi qui aimes annoter les livres et partager tes lectures (plus que moi, si j’en crois le souvenir de quelques conversations que nous avons eues…). Je serais curieuse de savoir ce que tu penses de ce texte de Brian O’Leary, qui entre pour moi en résonance avec les « orages sémantiques » dont parle Christian Fauré.
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C’est fait donc, comme le montre le trackback. Merci d’avoir pointé vers le matériel, ça m’a facilité le travail. Je ne sais pas si j’ai eu la même lecture que toi du texte d’O’Leary… Je l’ai plutôt vu comme un appel urgent à se mobiliser pour disséminer les contenus.