Comme je twittais en direct depuis la table ronde à laquelle je participais aujourd’hui à Tallinn, en Estonie, à l’occasion de la foire du livre Balte, Christine Génin, qui anime l’excellent blog lignes de fuite, indiquait sur Twitter qu’elle avait du chercher sur Google pour localiser précisément Tallinn sur la carte. Et moi de la rassurer, en disant que j’étais #nulleengeomoiaussi, et que j’avais du faire de même en recevant l’invitation.
Arrivée hier soir dans cette ville, au bord de la mer Baltique, à 2h30 de ferry de la Finlande, et à 400km de St Petersbourg. Ce matin, une table ronde (en trois sessions successives ) réunissait des intervenants estoniens, lettons, allemands et français, l’événement ayant été porté conjointement par les représentations allemandes et françaises à Tallinn.
J’ai retrouvé ici Samuel Petit et Denis Lefebvre, d’Actialuna (devenu Sequencity), déjà croisés dans des bookcamps et à des réunions organisées par Cap Digital, ainsi qu’un professeur de lettres de Nancy, Blandine Hombourger, venue témoigner de son usage des manuels numériques et de l’ENT dans le collège où elle enseigne, qui utilise TBI et ordinateurs portables. Rémy Gimazane, du Ministère de la Culture, parlait du droit d’auteur et expliquait le projet français de numérisation des œuvres épuisés, projet très proche de celui qui devrait se mettre en place en Allemagne, que nous présentait Jessica Sänger, juriste attachée au Bösenverein.
L’objectif était d’aborder différents aspects du numérique dans l’édition, ce qui explique la grande variété des intervenants, responsables de bibliothèques, spécialistes du droit d’auteur, représentants du monde de l’édition et de l’enseignement.
Curieusement, alors que l’Estonie est très en avance en ce qui concerne la généralisation de l’accès à internet et l’usage du web (ici, on peut voter en ligne ou via téléphone mobile), l’édition numérique en est encore à ses balbutiements. Alors qu’on trouve pratiquement partout, je l’ai vérifié dans chacun des lieux où je suis passée, une connexion wifi immédiate et graduite, à l’hôtel, au centre de conférence, mais aussi dans le premier café venu ou dans une librairie, certains services comme iTunes ne sont pas disponibles en Estonie. Une différence aussi, quand les estoniens évoquent les réseaux sociaux, ils mentionnent Facebook mais aussi Orkut, qui n’est pratiquement pas utilisé en France.
Denis Duclos, Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle et Directeur du Centre Culturel Français, qui a porté ce projet avec le Goethe Institut, nous a accueilli très chaleureusement, et a su nous communiquer son intérêt pour ce pays du bout de l’Europe, où se mêlent les influences russe, allemande et nordique. La langue estonienne, qu’il apprend, n’est pas une langue indo-européenne, mais une langue finno-ougrienne.
Il m’aura manqué 48h pour faire un saut à Helsinki, ou visiter le KUMU, le nouveau musée construit par l’architecte finlandais Pekka Vapaavuori. Les Finlandais sont nombreux à venir à Tallinn le week-end, pour y consommer de l’alcool, dont l’usage est moins réglementé ici qu’en Finlande, et fréquenter les spas dont le prix est moins élevé qu’à Helsinki.
J’ai affronté la tempête pour vous rapporter quelques images un peu tremblantes du vieux Tallinn, histoire de vous mettre dans l’ambiance. (Le vent fait un sale bruit dans le micro de ma petite caméra.)