Sur la Feuille, Hubert Guillaud partage avec nous non seulement un slide-show réalisé à l’occasion d’une intervention qu’il a faite sur le web 2.0 et le livre, »web 2.0, le livre en interaction » mais également les commentaires qu’il y a associés, c’est à dire des textes non destinés à priori à la publication. Si je me permets de reprendre le contenu de son premier commentaire, c’est que je trouve qu’il condense des problématiques souvent discutées séparément, mais rarement connectées entre elles comme elles le sont dans ce texte « brut ».
« Le livre devient encore plus qu’avant un objet social… Le livre n’est plus un produit enfermé dans une base de données commerciale. Mais cette base de données commerciale devient le système autour duquel se structure l’interaction avec le livre et son auteur, avec le libraire et la librairie, avec le bibliothécaire et la bibliothèque, avec l’éditeur et le diffuseur. Nous sommes dans des discussions, des conversations et ce sont elles qui sont au coeur de la vie du livre. Il faut encore les mesurer, analyser leur impact bien sûr…
Bémol : où sont les experts du livre ? Ou sont les éditeurs ? Où sont les auteurs ? Où sont les libraires ? Où sont les bibliothécaires ? Sans minorer les expérimentations en cours, il faut comprendre que cette interaction autour du livre ne se fera pas sans eux. Ces systèmes, par leur limites on l’a vu, ont besoin d’eux. « Si vous avez aimé tel livre, les libraires, les éditeurs, les auteurs vous recommandent… »
Nouvelles manières d’entrer dans le livre, nouvelles interactions, qui n’enlèvent rien à ce qui existe, mais permettent d’imaginer ou d’élargir les déclinaisons, qui réinterrogent la dimension production (impactent le format des oeuvres, comme l’imprimerie à impacté le format des livres) comme la diffusion (explosion des curiosités, effet « longue traîne » qui modifie la façon de faire des livres : expérimentations ouvertes). »
Je frissonne un peu à l’idée que toute l’interaction autour du livre se structure autour d’une base de données commerciale. Quelque chose semble disparaître dans cette définition. Une certaine idée de la lecture, de la splendide solitude du lecteur. Mais aussi solitaire soit-il, notre lecteur a acquis l’ouvrage qu’il est en train de lire, et bel et bien alimenté et utilisé d’une manière ou d’une autre cette « base de données ».
Où sont les éditeurs ? Ils arrivent ! Ils refondent leurs sites. Certains signent avec Google, d’autres non. On embauche. On crée des sites qui promeuvent ou prolongent des collections ou des livres. Des Américains développent des widgets. Ici, on publie un blog lié à un ouvrage. Là, des interviews d’auteurs.
Et oui, bien sûr, au coeur de ces initiatives, on trouve pour chaque éditeur une base de données, celle de son catalogue sur laquelle vient se greffer chaque action, chaque interaction.
Aller plus loin, c’est faire en sorte que cette base ne vienne pas buter sur la page de couverture (titre/auteur/prix/nbre de pages/date de parution) mais offre la possibilité de feuilleter le livre, de découvrir des extraits, un sommaire. C’est aussi pour certains ouvrages la numérisation et la structuration qui permet d’envisager des publications multisupports : dès lors, le livre ne se contente plus de « figurer » dans une base de données, il en constitue une.
C’est aussi oser ouvrir progressivement ces espaces virtuels encore en cours d’exploration à de nouvelles formes d’échanges avec les lecteurs, utilisateurs, clients, visiteurs…
Billet un peu désordonné, basé sur un détournement de commentaires de slides … Exceptionnellement vous avez droit, vous aussi, pour vos commentaires, au style télégraphique, au coq à l’âne, à l’énonciation d’idées pas tout à fait finies de penser…
Il est juste que les catalogues de bibliothèques par exemple ne sont pas commerciaux… Mais l’idée est que la base de donnée n’est qu’une structure pour intéragir : comme tu le dis très bien, l’idée de fond est vraiment que le « livre ne se contente plus de figurer dans une base de donnée, mais bien qu’il en constitue une. »