Bibliothèque de Bagnolet, mardi 2 juin. Liseuse en main, François Bon commence. Énumération. On peut la lire ici. Un concentré de ce que nous partageons en ligne depuis quelques années : cette urgence à explorer les outils, les applis, les réseaux, à aller barboter dans toutes les rivières du web, à s’y laisser flotter et dériver, à essayer d’en remonter le courant, de construire des barrages comme font les gosses, l’été, en déplaçant des pierres.
Puis c’est Silvère Mercier, ingénieur hydrographe, que l’on remercie de ses explorations bibliobessionnelles, si précieuses, Silvère qui rêve à la bibliothèque de demain, à sa place dans la cité et dans les réseaux.
Pierre Ménard, ensuite, s’installe derrière son mac. Musique. Images. Il nous emporte dans ses explorations, dans ses juxtapositions, dans une longue séquence poétique, images samplées, sons remixées, tremblements fugitifs, extraits et fragments.
Je croyais bien connaitre desordre.net, que je fréquente depuis longtemps, heureuse de m’y perdre, de m’y faire balader. Mais nul ne peut prétendre connaitre le désordre, ça sert à ça, le désordre, à maintenir des choses cachées, enfouies, provisoirement hors de portée, pour que le plaisir de les trouver ou de les retrouver ensuite, par hasard, soit d’autant plus grand qu’il est inespéré. Mais visiter le désordre avec celui qui le crée depuis dix ans, ce fut un grand privilège. Philippe de Jonckheere a réalisé un montage sonore, mixant sa voix lisant de longs extraits du bloc-notes avec musiques et bruits, et tandis que passait cette bande, il explorait devant nous les dédales de son site, en direct. Ce que le désordre révèle, c’est pour mieux le cacher. Et ce que le désordre cache, il est urgent de le découvrir. Alors que le web est en train de devenir le web du flux, un monde de rivières, desordre.net est une cité lacustre.