(mise à jour du 29/01 : le blog d’Aldus reprend le thème de ce billet… Et une discussion intéressante suit, concernant le format ePub.)
Teleread publie une interview de Neelan Choski, COO de Lexcycle, la société qui a créé Stanza, l’application permettant de lire des livres numériques, notamment au format ePub, sur iPhone et iTouch. Stanza a été téléchargé plus d’un million de fois, et Lexcycle a signé des accords, avec des partenaires comme Fictionwise, Smashwords et Feedbooks, lui permettant de proposer de très nombreux titres.
Intéressant de lire les conseils que donne Neelan Choski aux éditeurs :
- Trouvez un moyen économique pour convertir vos titres (fond et nouveautés) au format numérique. Cela permet aux éditeurs d’entrer dans le jeu. Je crois que beaucoup d’éditeurs convertissent en priorité leurs nouveautés, mais peut-être que certains titres du fond peuvent également l’être, tout d’abord les plus populaires, puis dans un second temps ceux qui le sont moins. Si l’éditeur est en relation avec un distributeur, il doit pousser le distributeur à l’aider dans ce travail de conversion, à un coût raisonnable. Si le distributeur n’est pas en mesure de le faire, ou demande un prix trop élevé pour la conversion, trouver un distributeur qui peut le faire mieux. Sous-traitez cela s’il le faut. Ce n’est pas si difficile de prendre un fichier, et, à l’aide des outils qui existent aujourd’hui, de le convertir en ePub.
- Soutenez le format ePub. Plus ce format aura de succès, plus la tâche des éditeurs sera allégée à long terme. Diffuser des livres en ePub et encourager les revendeurs à adopter le format ePub, cela conduira à long terme à un travail moindre de conversion pour les éditeurs et les distributeurs.
- Commencez à modifier et ajuster vos accords avec les auteurs et les agents pour aller vers un abandon des DRM. En particulier en ce qui concerne les titres du fond, si vous vous débarrassez des DRM, vous économisez 3 à 5% des coûts, ce qui aboutit à un profit supérieur et à un prix inférieur pour les lecteurs.
- Demandez à vos revendeurs de vendre vos livres à un prix correct. Un monde ou un livre numérique serait vendu 24,95 $ alors que le lecteur peut acheter le livre physique pour 12,99 $ (parce que le livre vient de sortir en poche) n’existe pas. Combien de gens se détourneront définitivement du livre numérique s’ils constatent que les prix des livres physiques sont inférieurs ?
- Obtenez un meilleur reporting et une meilleure information de la part de vos partenaires (en particulier les distributeurs et les revendeurs.) Et assurez vous que les gens dans leur société font quelque chose de cette information.
- Mouillez-vous ! Essayez différentes choses avec différents revendeurs. Observez ce qui marche et ce qui ne marche pas.
- Ayez un budget pour développer le marketing de vos livres numériques. L’une des choses les plus surprenantes que j’ai entendues récemment était qu’un éditeur a un budget marketing pour défendre ses livres dans les librairies physiques, mais n’a pas le budget identique (ni même inférieur), pour aider à la promotion de ses initiatives dans le domaine des livres numériques.
Neelan indique par ailleurs qu’en 2009 Stanza va être adapté pour le Blackberry et pour Androïd. Il évoque également, se refusant à la commenter en détail, l’affaire des « droits territoriaux », qui a conduit Hachette USA à suspendre la vente de ses livres numériques via plusieurs e-distributeurs américains.
que ça fait du bien à entendre!
reste qu’ePub pour l’instant c’est comme un vieux vélo racheté troisième main pour les résultats…
au fait : t’en connais qui écouteront ?!
Bravo, Virginie, j’avais lu l’article, je me disais que j’allais le traduire, et hop, Virginie l’a fait! ce blog Teleread tellement bon.
Excellente synthèse en effet, tous à fond pour l’ePub, avec évidemment des lecteurs qui fassent les adaptations de mise en page indispensables (justification notamment), que l’on puisse avoir enfin des textes bien faits. Lire des livres comme si on les avaient eu comme les éditeurs en manuscrits au courrier, ça va bien cinq minutes! Pour le prix et les drm, c’est tellement une évidence. Pour le Mouillez-vous aux éditeurs, j’espère que c’est le message qui est passé au forum Livres-Hebdo!
Cool, c’est une sacrée nouvelle pour la Sony! Pour Alain, je lui ai tendu une petite perche, à voir…
Je serais plus prudent sur les chiffres. Stanza se targue d’1 million d’utilisateurs, mais sont-ce bien des utilisateurs? Nous en faisons partie, nous qui avons téléchargé une bonne dizaine de versions, mais sans encore rien lire de suivi avec. Stanza avait pris un bon départ car le seul à diffuser des libres de droit. Vite rattrapé, voir les 10 tens:
http://www.apple.com/iphone/appstore/
L’avantage pour les éditeurs n’est pas si évident que cela. Il faudrait creuser, mais il semble que certains annoncés avec Stanza lui préfèrent désormais des moteurs propriétaires ou ScrollMotion. C’est le moyen pour eux d’avoir des créations originales et innovantes, et de profiter de la formidable machine Apple/iTunes qui est faite pour des titres et produits indépendants.
Quant à ePub, il est peut-être intéressant pour les phases initiales et intermédiaires de production, mais certainement pas pour la composition finale (voir les éditions sur Stanza iPhone et la qualité et l’interactivité des livres produits avec d’autres moteurs). C’est un format trop lourd pour de petits dispositifs et encore bien compliqué sur PC.
Si Neelan Choski promeut ePub comme format de lecture, c’est sans doute que seul un format automatique peut lui assurer un modèle économique. Mais est-ce l’intérêt des auteurs et des éditeurs de passer par Stanza?
Au forum Livres Hebdo, François serait parti dès la première moitié, tant les éditeurs qui présentaient y allaient à reculons. Cela aurait été dommage, car à la seconde, il aurait apprécié. L’intervention d’Eyrolles, notamment, que je pourrais résumer: PDF, pas de DRM (sauf pour le numérique), et canal direct éditeur/lecteur pour le numérique, en ne faisant rien qui puisse concurrencer les libraires et les bibliothèques. Et même la touche d’Erik Orsenna:
http://papierelectronique.blogspot.com
oops : (sauf pour l’éducation)
Comme on dit du côté de chez François, on est pas rendu à Loches…
On n’est peut-être pas rendu à Loches, mais on en a jamais été aussi près.
Le monde de l’édition numérique était dominé jusqu’à présent par les fabricants de matériels, de logiciels et les opérateurs de plates-formes qui eux maîtrisaient la technique. D’où complexité, coûts cachés, manque de transparence et de réactivité avec les lecteurs/consommateurs.
Mais désormais il devient mature, même s’il se repose sur des experts (voir Publie.net). Eyrolles (comme Hachette/Routard) a tenu lors du forum Livres Hebdo un discours qui fera date: « mettez la main à la pâte, préparez vos fichiers vous-mêmes comme nous avons appris à le faire, cela prend une demie-heure. La marge est faible, alors économisez au maximum. Non aux surcoûts de formats, de protections, d’intermédiaires. Et commencez par les titres qui se vendent, avec une offre suffisante, etc. » En six mois, Eyrolles a dit avoir réalisé sur l’Internet le chiffre de l’une de ses librairies moyennes!
C’était presque surréaliste d’entendre cela, applaudi de surcroît. François aurait bu du petit lait.
Alors disons, Bruno, que l’on n’est tout juste du côté de Veigné!
Eyrolles a toujours été pionnier en la matière, ce n’est pas nouveau. J’aimerais bien savoir quels éditeurs à reculons dans la première partie de la présentation! Enfin, prenons date et voyons…
bon, y a bien longtemps que je suis allé à Loches !
je me dis que la question ePub c’était vachement important il y a quelques mois, ça n’a plus trop d’importance maintenant – l’important c’est nos fichiers-source, et qu’est-ce qu’on leur pense comme ergonomie, que le texte permette la lecture dense oui c’est l’héritage typo (merci les insécables et la gestion de blanc actuellement sur l’ePub, c’est pas mûr, sauf pour la prose au kilomètre) – alors nous plutôt le choix de pinailler nos fichiers-source : les moulinettes qui fabriquent de l’ePub et du Mobi, il y en a 1 dans CALIBRE, 1 dans Stanza, et si on pense le fichier de façon simplifiée et structurée les résultats ne sont pas si mauvais
et bien d’autres enjeux : si on pense le livre comme webservice (revenir à l’itw d’Hadrien il y a quelques semaines), on peut concevoir les feuilletoirs, et peu importe là encore le format qu’on leur donne à afficher, le lecteur ne s’en aperçoit pas – l’immatériel-fr y bosse, avec fonctions annotations et là on fait peut-être bouger les trucs bien plus vite qu’Adobe Digital complètement braqué sur ses drm
idem, grâce à Bruno j’ai découvert les progrès d’Aperçu sur Mac… alors oui, penser le texte numérique dans ses usages, et structurer le fichier de façon à qu’il passe bien les moulinettes – évidemment serai le premier à me féliciter des progrès de ePub et d’un standard, mais franchement, plus on touche de bécanes, supports etc, c’est radicalement mineur par rapport au boulot qu’on a à faire sur les questions fondamentales : rapport texte image, lecture dense et lecture de flux, articulation texte et web, oeuvres ouvertes, part collaborative etc
moralité : un post par semaine au moins, Virginie, tu relâches et quand c’est ça on se demande ce qui va pas !
Oui, epub vaut mieux que rien — à condition de spécifier une minimum « légal » de fonctions implémentées, de vérifier plate-forme par plate-forme que ces fonctions le sont effectivement et correctement.
epub est de mon expérience un médiocre format, mieux que rien, mais médiocre.
Bon,allez, franchement, à mon avis, une lourde bouse, surtout soucieuse d’éviter de prendre la moindre décision qui risquerait de fâcher un des partenaires. Principal avantage : laisser libre n’importe quel manufacturier salariant ses troupes en roupies locales de proposer un matériel compatible epub, avec n’importe quel rendu.
— Ouais, chouette, c’est compatlble epub!
— Bizarre, toi, tu vois un texte mis en page, mais moi, sur mon xxx ###830.x, je vois une série de caractères qui ne font pas sens!
Ah ben!, c’est pas un problème,, puisqu c’est de l’epub — t’as qu’à acheter la ###ABCD.5.0 et demander à l’éditeur de ton livrel de te livrer la version compatible!
On comprend cette aspiration à un format comme ePub, auquel on a tous un peu cru en théorie. L’effet « TheLastOne », censé répondre à tout, revient régulièrement. Mais coté composition, cela tient du fantasme de gens qui méconnaissent la réalité du livre ou des nouveaux médias. Combiner l’HTML et le PDF, le scroll et la page ou l’écran, la recomposition et la matérialité du livre, tout support confondu, est impossible.
PDF, HTML, DjVU ou QuickTime se révèlent bien meilleurs. Et de nombreux autres formats spécialisés, personnalisés, existent et existeront toujours. Il s’en crée de nouveaux, comme pour la DS, ou des combinaisons de formats existants pour l’e-paper. Quant aux dispositifs à base d’encre électronique, ePub est impraticable, nous le savions. Manque de ressources et problèmes liés au format lui-même.
@ François
Il serait très intéressant qu’Aperçu sorte pour la plate-forme iPhone.
J’arrive sur ces commentaires un peu tard, mais j’ai du mal à croire que vous soyiez tous si négatifs sur ce qui se passe aujourd’hui, tant sur le format ePub que sur la diffusion iPhone.
Je pense qu’il est nécessaire de cotoyer régulièrement des éditeurs, et pas ceux qui ont déjà plus que deux pieds dans le numérique comme François ou Eyrolles, mais la grand majorité des éditeurs, pour voir tous les avantages qu’offre un format comme l’ePub.
– c’est un format qui a vocation à être lisible sur un nombre croissant de machines (et le Kindle, on s’en fiche, Amazon n’a de toute façon aucune intention de le lancer sur le marché français pour l’instant, trop immature et trop risqué à son goût !)
– c’est un format facile à produire pour toute une partie des livres, la littérature, illustrée ou non, à partir de simples fichiers XML
– c’est un format peu coûteux à produire ! au regard de ce que coûtent par exemple le développement d’une application spécifique à l’iPhone, d’un PRC pour le Cybook et d’un PDB pour les téléphones portables…pour le même livre
– c’est un format d’une relative bonne qualité dès lors qu’on le travaille avec des feuilles de styles et dans un bon reader (tout sauf ADE)
Alors bien sûr, ce n’est qu’un début, mais si déjà les éditeurs français connaissaient et utilisaient ce format, ils pourraient ensuite pousser leurs réflexions sur des contenus avec des mises en page plus travaillées ou plus d’interactivité. Le décollage de ce marché ne se fera pas par des critiques, mais par la conduite du changement et la pédagogie, dans un esprit d’ouverture aux différentes technologies, certes, mais en donnant l’avantage à la plus simple, car c’est celle qui a le plus de chances d’être adoptée par les créateurs de contenus, avant même qu’elle le soit par les utilisateurs finaux.
Quant à Scrollmotion, personnellement, à force d’en entendre parler, j’aimerai bien le voir à l’oeuvre. Mais bizarrement, malgré les annonces tonitruantes, toujours rien à l’horizon…Et les partenariats des grands éditeurs américains s’expliquent très bien par leur souci d’être à tous les endroits à la fois, pour ne manquer aucune opportunité. Ce qui à mon avis, ne remet en rien en cause la supériorité actuelle de Stanza et l’ampleur du phénomène.
Je lis sur Stanza depuis 6 mois, j’ai une bibliothèque d’une trentaine de livres et je ne vois pas du tout changer pour une application par livre, ne serait-ce que pour ne pas encombrer mon menu…
@Xelle
Vous avez raison de reprocher le caractère trop négatif de ma remarque sur ePub (que j’ai tenté d’atténuer dans la discussion qui s’est reportée chez Aldus.
Il me semble cependant qu’il faut qu’au moins la toute petite communauté de ceux qui se jettent à l’eau, expérimentent et entreprennent de contribuer au changement aient des lieux et occasions de porter un regard critique sur leur activité, sa pertinence et son utilité pour ceux qu’ils vont tenter de rallier à leur projet.
Il ne faut certes pas décourager ces éditeurs moins informés, mais il ne faut pas non plus les leurrer en leur laissant croire qu’ePub, en l’occurrence, offre des facilités équivalentes à celles des standards qu’ils peuvent connaître (Postscript/PDF imprimeur, ISBN) et qui couvrent actuellement les besoins de l’ensemble de leur production.
Il faut sans aucun doute, pédagogiquement, ne pas mettre immédiatement en avant les difficultés et bien présenter les avantages — avoir un discours promotionnel, en fait. Mais il serait très risqué de décevoir les éditeurs qui se lanceront, si l’on n’est pas sûr de pouvoir leur faire sentir à ce moment les bénéfices de leur expérience. La perte de crédibilité induite par la période de promotion des « portails » et sites d’éditeur est encore sensible.
Oui, il est relativement facile de produire un livrel ePub de littérature (avec quand même des restrictions s’il est illustré, si l’éditeur souhaite utiliser des lettrines, par exemple) à partir d’XML.
Mais combien d’éditeurs de littérature ont-ils intégré des outils XML ? Et comment leur expliquer qu’ePub fonctionne avec DTBook, qui exige des précautions par rapport à la pratique de préparation de copie sur traitement de texte et va imposer des contraintes nouvelles ? Qu’il n’y a pas, à ma connaissance d’outil de traduction intégré aux traitements de texte qui produise d’instance DTBook ?
[On pourrait sans doute s’inspirer de la feuille de transformation XSLT de Sebastian Rahtz, avec laquelle je produis des instances TEI valides et importables dans InDesign à partir de fichiers .odt d’Open Office, pour faire le même export vers DTBook — mais on est loin d’un outil industriel convaincant…]
Comment leur expliquer qu’il va falloir préparer des feuilles de style CSS, que ces feuilles de style ne seront pas forcément respectées par liseuses et autres dispositifs de restitution, et qu’il faut donc qu’ils investissent leurs efforts en vue d’un — je dirais, plus optimiste, — des quelques “bons readers” ?
Il me semble qu’il est plus convaincant d’identifier d’abord avec l’éditeur une opportunité d’expérience, de marché, et ensuite de lui montrer que le choix d’ePub comme élément du processus éditorial présente des avantages (certains potentiels) et qu’il représente un bon investissement.
@Alain
Merci de votre réponse !
J’avoue cependant ne pas comprendre pourquoi vous voulez que des éditeurs de littérature intègrent des outils XML. XML est un format pivot, pas un format de travail, ce doit être transparent pour eux. C’est aux compositeurs d’intégrer XML dans leurs outils et ils l’ont déjà fait depuis longtemps.
Par ailleurs pourquoi faire intervenir DTBook ? Il s’agit du format Daisy ? Mais l’ePub peut aussi bien contenir du Daisy que du DocBook ou du xhtml, ce dernier étant loin d’être barbare pour les éditeurs. Auquel cas une transfo xslt du XML natif au Xhtml suffit. Mais ces techniques, encore une fois, ce sont aux fournisseurs de les développer pour les proposer comme services aux éditeurs.
@Virginie
Tu as quelque chose à reprocher à mon anglais ? ;-)
@Alain
Moi aussi, je viens de raccrocher les wagons avec les commentaires d’Aldus, merci ! Il va falloir que j’améliore mon netvibes… Même si j’avoue que la discussion devient vite technique.
@Xelle
Pourquoi DTBook ? Parce que le standard l’a choisi comme vocabulaire préféré et n’impose pas aux dispositifs de lecture de reconnaître d’autres vocabulaires XML, sinon le sous-ensemble adopté de XHTML. Pas de DocBook, encore moins de vocabulaires « maison ».
Quant au report de la responsabilité des transformations chez les compositeurs, il peut se faire à condition que les fichiers transmis n’impliquent plus de décisions éditoriales, donc que les traitements de textes permettent au moins de notifier les contraintes imposées en aval. À l’heure actuelle, déléguer la préparation des livrels à un sous-traitant revient à lui déléguer beaucoup plus qu’un simple travail technique.
@Virginie
Mauvaise humeur, moi ? Pourquoi, les « bouses » sont bien trop décriées, et constituent un élément fort utile du biotope d’intéressants insectes.
Je savais bien que j’allais vous retrouver quelque part! et xelle avec nous! ah la bouse d’Alain, elle va rester dans les annales, celle-là! Je rappelle que c’est avec les bouses que l’on fait le meilleur fumier! je voudrais réaffirmer ma confiance dans l’ePub, c’est vrai c’est pas la panacée, mais quand je vois le chemin accompli du côté d’ePagine par exemple, les derniers fichiers sont plutôt bien faits, j’en reparlerais sur le blog, des soucis du côté des appels de notes sur les livres Hachette que j’ai testé. Avec une mise en page comme en prc sur le Cybook, nous devrions avoir quelque chose qui tienne la route. Et c’est pas le moment d’aller mettre le doute chez les éditeurs.
ça rebondit du côté de chez David
http://www.lescomplexes.com/blog/?p=56
j’ai mis le doigt dedans, on touche le cœur du débat c’est clair
Pour une fois, après lecture de vos échanges, et de ceux sur Aldus j’ai quand même envie de vous donner mon point de vue. Je pense plutôt qu’il faut regarder sous un angle différent et ne pas se focaliser sur les interrogations du genre : l’epub or not epub, pdf vs epub, DRM ou non, quels readers … La technologie (epub, XHTML, CSS, PDF, XSLT-FO…j’en passe et des meilleures) doit seulement rester au service de l’offre que nous souhaitons mettre en place… Je ne crois pas qu’il y ait de solution miracle…
Je crois vraiment que la clé tient dans la mise en place d’un cycle de production éditoriale intégrant nativement les aspects bimédia (papier et numérique) et que cela doit être compris par l’ensemble des acteurs de cette chaine (auteur, éditeur, maquettiste, photograveur, compositeur, imprimeur mais aussi distributeur et diffuseur) – Formons, expliquons, mettons en place des procédures industrielles.
Cela ne veut pas dire produire en masse des ebooks de mauvaise qualité mais produire intelligemment en séparant le fond de la forme afin de protéger le patrimoine intellectuel et être capable de restituer ces œuvres dans le format le plus adapté du moment, être capable de le transformer pour le faire évoluer sans surcoût rédhibitoire. Alors évidemment techniquement cela sous-entend l’utilisation de structuration de l’information (donc de XML…).
Cela se met en place petit à petit chez certains mais il reste encore beaucoup de chemin
Et en parallèle il faudra faire évoluer les formats de fichier, faire évoluer les readers, faire évoluer les DRM : Bref, on a encore beaucoup de travail devant nous !!!
Cependant, mes réponses aux différentes affirmations lues de part et d’autre seraient : l’epub n’est pas un mauvais format. Il doit murir, certes, les problèmes cités de type intégration des couv sont plutôt des problèmes de jeunesse que des problèmes techniques
L’epub est plutôt bon d’un point de vue technique (concept OPF, OCF…) mais aussi d’un point de vue économique (facile à produire via XML/XSLT et nombreux readers disponibles sur de nombreux devices). Il ne faut pas s’arrêter aux convertisseurs actuels qu’on peut utiliser via stanza, calibre etc…qui doivent eux aussi énormément progresser.
Comme le PDF n’est pas à jeter et est très bien adapté pour certains cas, Les 2 ont leurs avantages et inconvénients il faut juste choisir le format le mieux adapté en fonction du type de contenu et/ou du type de device.
Les readers doivent aussi progresser. Afficher du PDF est simple et performant (surtout quand la mise en page a été réalisée spécifiquement à la bonne taille de l’écran de votre device…mais l’est moins lorsqu’on change de machine…) Afficher de l’epub (donc XHTML avec CSS) peut l’être aussi à condition de s’en donner la peine. Nous lisons tous une quantité importante de contenu sous ce format.
Alors oui ADE va progresser (je teste ADE1.7 en ce moment c’est un peu mieux avec la justif…). Oui,lire sur Stanza est plus agréable qu’on pourrait (voudrait ?) le croire (à titre personnel j’arrive beaucoup plus facilement à lire sur iphone/ipodTouch que sur les PRS,Cybook, iliad)
Mais finalement mon opinion n’a que peu d’importance, le plus important est que chaque lecteur trouve son bonheur en terme d’offre éditoriale et que celui qui préfère une lecture sur Tablette trouve des ebooks au bon format, que celui qui préfère les appareils plus « mobile » puisse acheter ses livres en ligne et les lire sur son blackberry etc etc…mais pour cela développons l’offre par la mise en place de processus industriels et la qualité viendra avec.
@Sylvain
La sagesse même. Je souscris.
J’ajouterais aux travaux à mener une réflexion attentive et renouvelée sur la séparation entre « fond et forme ».
c’est dommage que vous ne vous exprimiez pas plus souvent, mon cher sylvain, tout cela est limpide et rempli de bon sens, et bien sûr que votre opinion a de l’importance! vous tenez blog? vous semblez connaître bien nos métiers. Me permettez vous de relayer vos propos sur Aldus? Les commentaires s’enfouissent tellement rapidement…
@ Alain
cela serait avec joie que j’échangerai avec vous sur la réflexion entre la séparation du fond et de la forme. C’est un sujet très intéressant…que je n’ai pas pu développer lors de mon dernier (premier) post !!
@Aldus
je vous lis tous souvent…interviens rarement : manque de temps (Virginie comprendra pourquoi…). j’essayerai à l’avenir d’apporter plus souvent ma modeste contribution. Pas de soucis pour relayer sur Aldus (qui fait partie de mes lectures…)
merci à vous, j’ai hâte de vous lire sur le fond et sur la forme!
Ce qui se passe du côté de TGE Adonis, des universités et des archives ne va pas non plus vers tel ou tel logiciel censé décomplexé les éditeurs. XML, TEI, DublinCore, Javascript, etc. Un langage, une norme – et les documents peuvent tabler sur une certaine pérennité.
Sinon…
décomplexer
@Sylvain
forme/fond
La frontière entre forme et fond pose beaucoup de problèmes, liés à ce qui fait sens dans le travail d’un auteur avec son éditeur, et ce qui est délégué à une mise en forme, idéalement respectueuse de la constitution du sens, à un maquettiste/metteur en page.
La mise en forme se doit de respecter le sens du document et opérer des substitutions ou transformations qui le respectent. Ainsi, un butineur web, losrqu’il reçoit une page XHTML bien formée, avec une feuille CSS bien écrite, peut effectuer automatiquement des substitutions respecteuses du sens, en fonction de la volonté de l’utilisateur ou des ressources disponibles au moment de la lecture. Par exemple, la feuille de style préconise comme police serif Caslon, mais seul Times New Roman est disponible; l’automate sachant que Times New Roman est une police serif, effectue le remplacement.
Mise en forme respecteuse du sens ? — oui, dans l’immense majorité des cas…
Mais pas, par exmple, si l’auteur a écrit : « Ce texte est écrit en Caslon », qui fait d’une propoition vraie s’il n’y a pas transformation une proposition fausse après transformation.
Alain à raison, la séparation strict du fond et de la forme est plutôt un doux rêve. Un mythe de la communication ou un propos pourrait s’exprimer en dehors d’un contexte.
Le premier cas ou le fond est inséparable de la forme c’est évidemment la structure globale d’un document (table des matière) qui est propre à chaque collection.
Ensuite il faux bien comprendre que dans un document XML, au talent incomparable pour la transformation et l’extraction de données, c’est d’ailleurs pour cela qu’on passe par du XML, le balisage est fondamentale. Renvoyer l’ensemble des « sens » à une feuille de style pose d’énormes problèmes et des impossibilités de conversion et d’extraction. Un document fait de « div » et de « span », les deux fondamentaux dans un document textuel (« block » ou « block linéaire »), est pratiquement impossible à transformer sans une feuille de style extrêmement bien rédigée. Bref avec une structure équivalente à une DTD. Ceux qui se sont coltinés des moulinettes de transformation de l’ODT ou d’HTML couvert de « class » savent de quoi je parle.
Bref la séparation strict du fond et de la forme est impossible et l’utilisation d’une chaine de transformation engendre inévitablement une perte d’infos entre les formats qui ont des objectifs différents. TEI ou autre il n’y pas de format parfait en entrée et une compensation sera toujours nécessaire pour combler ces failles de « sens » entre les formats.
Cela dit, il reste bien commode, tant dans le processus d’édition que dans la restitution de l’œuvre, de séparer les indications textuelles et structurelles de décisions ou suggestions de mise en forme.
Plus que forme vs fond, il me semble que le terme de « rendu » (rendition) facilite la compréhension.
[N.B. À ce titre voir les définitions et préconisations de la TEI pour les atributs rend et rendition, par exemple à partir de la discussion engagée là.]
Au moment de « redocumentariser » un document, il faudrait pouvoir qualifier le rendu de trois manières (au moins) :
• le rendu est strictement conforme à l’édition première;
• le rendu est le résultat de transformations explicitement suggérées ou autorisées comme maintenant l’intégrité des intentions de l’édition première (ou les tolérances assumées) ;
• le rendu est le résultat de transformations libres qui ne garantissent pas l’intégrité des intentions de l’édition première.
On pourrait ajouter une quatrième catégorie, le cas échéant, pour alerter sur une perte de sens :
• le rendu a utilisé une transformation explicitement décommandée (perte d’information).
Il n’est malheureusement pas simple (au moins pour moi), de voir comment exprimer ces catégories pour tous les niveaux où elles seraient pertinentes, de la chaîne de caractères jusqu’au document global.
Merci Sylvain pour cette intervention dans notre mini-débat ! Tout à fait d’accord avec toi sur la nécessité d’un workflow natif en bimédia, notamment, même si cette partie-là de la chaîne de conception éditoriale sera le plus gros pari de la « révolution numérique ». Car la mise en place de « processus industriels » passe par l’évolution des compétences de chacun, du fabricant à l’éditeur, mais aussi à l’auteur, qui devra certainement apprendre à composer ses textes dans des outils prédéfinis.
Il y a du travail…
Sur ePub, je persiste et signe, quant aux limites sur tablette et iPhone, tant d’un point de vue éditorial que modèle économique ou technique (mais je veux bien qu’on me démontre en réel le contraire).
Concernant le forum Livres Hebdo, j’en ai fait un billet sur mon blog http://papierelectronique.blogspot.com
@Bruno
J’espère que nous vous verrons au Salon du Livre ou à d’autres occasions, autres que vos séminaires, pour en débattre ensemble.
@ Xelle Bien volontiers.
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« Je crois que beaucoup d’éditeurs convertissent en priorité leurs nouveautés, mais peut-être que certains titres du fond peuvent également l’être, tout d’abord les plus populaires, puis dans un second temps ceux qui le sont moins. » Au-delà de ces passionnantes discussions autour du format e pub et du consensus technique qui est évidemment souhaitable pour faire avancer le livre numérique, je m’interroge sur le sens de cette formulation dans les propos de l’auteur cité et commenté. Au sujet de la conversion des fonds, le réflexe est évidemment de penser d’abord aux livres épuisés, qui menacent d’autant moins le marché actuel du livre (papier). Or j’ai le souvenir d’un propos alarmant de Paul Otchakovsky-Laurens il y a maintenant deux ans, justement à ce sujet. L’éditeur signalait tout l’intérêt – économique et éditorial – qu’il y avait aussi pour un éditeur de travailler à sa guise (et avec son expertise) son propre fonds. Dans tous les cas ne s’agit-il pas aussi, au-delà des questions techniques (déterminantes), d’affirmer et de réaffirmer le rôle de l’éditeur – sa compétence et son rôle dans l’économie du livre – dans cette nouvelle diffusion ?
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