Des vidéos, il y en avait déjà sur les sites d’Harper Collins. Mais il risque d’y en avoir de plus en plus : le groupe d’édition américain a en effet dévoilé aujourd’hui son projet d’installation d’un studio vidéo en interne. L’idée : pouvoir produire des vidéos, essentiellement des entretiens avec les auteurs, sans faire appel comme c’est le cas aujourd’hui à des sociétés extérieures. L’objectif : produire envoron 500 vidéos par an. Le groupe a été chercher pour diriger l’unité vidéo une productirice multimédia du Wall Street Journal, Marisa Benedetto. Celle-ci déclare : » Nous aimerions être en mesure de réagir rapidement, à chaque occasion de capter, monter et diffuser en ligne un auteur parlant de son travail. Les vidéos, pour la plupart des interviews, auront un style proche des émissions d’information télévisées. Pour les projets faisant appel à des acteurs (comme ce fut le cas pour la promotion de l’ouvrage The Dangerous Book for Boys), les maisons d’édition du groupe continueront de faire travailler des sociétés extérieures.
La vidéo ne cesse de se développer sur le web, et se donner les moyens de produire en interne des vidéos de qualité permettant de multiplier les occasions de donner à voir et entendre les auteurs ne pourra être que bénéfique. Passeront-ils ensuite rapidement au stade suivant : la possibilité pour les blogueurs de diffuser ces vidéos sur leur propre site grâce à des web services ?
(source : Publishers Weekly.)
Le problème d’un studio vidéo c’est que c’est cher et on voit mal comment ce projet peut se rentabiliser, uniquement en produisant des vidéos pour le web. Les journaux locaux qui font se choix posent la même question : comment rentabiliser, à terme, une équipe de production pour produire des vidéos, mêmes virales.
Ca me semble, dans cette forme, très difficile à financer, peu tenable. La réponse, pour l’instant est trop lourde, trop structurée. Qu’il y ait des coups à faire en vidéo, selon les livres que l’on souhaite promouvoir, soit. Mais généraliser cela, de cette manière, me semble difficile voire relever d’une très mauvaise appréciation du schéma économique général.
@Hubert
À bien évalueer, quand même.
La librairie Mollat s’est équipée d’un studio d’enregistrement qui sert à son activité d’«agitateur culturel» au service de la culture du livre à Bordeaux, sans pour autant ruiner la librairie.
En outre, il semble bien utile de (dé)montrer aux auteurs qui confient leur création aux éditeurs la « valeur ajoutée » que ces derniers apportent, en assurant une promotion que les/l’auteur(s) ne saurai(en)t assurer efficacement seul(s).
Resserrer les liens entre éditeurs et auteurs passe surement plus par l’institutionnalisation de ce type de service chez les éditeurs que par la délégation à des tiers, surtout si c’est dans l’unité de production d’une chaîne de télévision et réservé à quelques auteurs « phares ».
Sans doute pas inutile de rappeler qu’un entreprise d’édition gère un portefeuille de contrats d’auteurs autant que la fabrication de produits à distribuer auprès de détaillants ou grossistes…
Tant qu’on n’aura pas assuré une formation initiale à la prise (et la finition) d’images fixes et à la vidéo/cinéma au même titre que les apprentissages foindamentaux de la lecture, de l’écriture, du dessin, du chant, outre calcul et morale, les auteurs auront sans doute besoin de relais pour assurer leur promotion auprès de l’audience à laquelle ils prétendent.
Encore une histoire de captation d’attention ?
Je ne sais pas comment fonctionne le studio de Mollat ni comment fonctionne l’équipe qui l’anime (avec quel régularité, quel type de production – audio seulement, ou vidéo ; et je n’en sais d’ailleurs pas plus sur le projet d’HarperCollins d’ailleurs). J’imagine en tout cas que pour Mollat ce n’est pas une équipe à temps plein, mais plutôt une équipe réduite, en pige plus qu’en interne. Je pense que le projet ne doit pas être le même. Ce que je veux dire c’est que ce n’est pas la même chose de financer une vingtaine de production vidéo annuelle (plan fixe, interview simple ou en direct) que de financer une équipe de production interne (déplacements, plusieurs caméras, gros travail de montage…), de faire des interviews ou des mini-films, comme la mode risque d’être lancée.
Je ne suis pas sûr qu’aujourd’hui, il y ait des circuit permettant de diffuser de la vidéo chez les détaillants ou les grossistes.
Mais en même temps, je suis d’accord avec le constat, le besoin de promotion, avec l’appétence de vidéo ou plutôt le besoin marketing des images et le risque de ne trop le réserver aux coups marketing, aux auteurs bankables…
PS : ils ont refait leur site récemment Mollat ? Superbe !
Oui, Virginie, mais des fois le Roi on le cherche ;-)… Après.
Je comprends tout à fait l’appétence encore une fois. Mais je me demande si le studio en interne est une bonne solution, si le groupe est la bonne échelle pour ce type de projets…
Je pense que chacun apportera des réponses différentes selon sa structure et son expérience. HarperCollins a visiblement l’habitude de la vidéo, on comprend qu’il souhaite aller un pan plus loin. Mais est-ce la seule solution – ou dit autrement, quid des autres, quid de l’impact des autres… Enfin, pour beaucoup d’autres éditeurs, en est-on déjà là ? J’ai des doutes.
Le studio en interne est de toute évidence à considérer en fonction de la taille de l’éditeur, du nombre de vidéos à envisager selon les plans d’édition.
Mais il serait sans doute bon de systématiser le recours à la vidéo et, en conséquence, la compétence chez les attachés de presse, qu’ils/elles soient en interne ou en sous-traitance ?
Quant à la question des groupes, dont le rapport avec les auteurs est plus diffus, sinon difficile, l’internalisation est un moyen d’affirmer leur rôle et leur marque alors que la sous-traitance laisse place au soupçon d’un comportement purement financier.
Et HarperCollins poursuit sa politique de relations avec les auteurs en ouvrant un site d’hébergement pour écrivains candidats à l’édition.
Un porte-feuille de contrats, ça se gère avec des nouveaux venus en liste d’attente ?
Via Booktwo.