par dessus l’épaule

Il y a quelques années, dans le petit monde des NTICE (prononcer Hennetisse, si vous aimez la tradition, ou bien N’Tis, si vous préférez un peu d’exotisme), il était assez souvent question d’enseignement « par dessus l’épaule ». Il ne s’agissait pas d’une méthode d’éducation nouvelle inspiré de « Libres enfants de Summerhill« , ni d’une sorte d’éducation désinvolte, à base de cours dispensés « par dessus la jambe ». Non. Ce vocable désignait l’organisation spatiale de la classe, et la position des uns et des autres à l’intérieur de celle-ci, dès lors que chaque élève était équipé d’un ordinateur. L’enseignement « par dessus l’épaule » illustrait la position de l’enseignant, derrière l’épaule de l’élève face à son ordinateur, derrière l’élève actif, derrière l’élève acteur, présent auprès de lui, l’accompagnant dans l’acquisition des connaissances. Il s’opposait au cours magistral, le professeur face à sa classe, tous les regards des élèves (théoriquement) braqués sur lui, le professeur acteur, le professeur actif, et les élèves attentifs.
L’engouement actuel pour le tableau blanc interactif n’est-il pas une manière de prolonger, voire d’amplifier le cours magistral, et d’essayer de mettre définitivement hors service ce concept d' »enseignement par dessus l’épaule », qui vient redéfinir la relation professeur – élève ?
L’usage du tableau blanc modifie la place de l’enseignant dans la classe. L’enseignant est parmi ses élèves, ensemble ils regardent le TBI, avec lequel l’enseignant peut interagir. Le TBI prefectionne le cours magistral, permet en quelque sorte un « cours magistral augmenté ». Tout dépend bien sûr de ce qui est présenté sur ce TBI, de la manière de l’utiliser, mais le disposiitif n’est certainement pas neutre.
Il existe déjà dans les classes non équipées d’ordinateurs des moments « d’enseignement par dessus l’épaule » , lorsque par exemple l’enseignant passe de table en table pour observer « par dessus leur épaule » les élèves en train de faire un exercice. Ces moments, ou l’élève se recentre, baisse les yeux sur sa feuille, se coupe du monde extérieur pour se concentrer, correspondent à l’un des moments où l’enseignement s’individualise, par opposition aux moments collectifs du cours magistral et des phases de questions / réponses.

Il serait intéressant de recenser les dispositifs physiques d’enseignement, leur disposition spatiale, de façon plus systématique, et de les mettre en relation avec les dispositifs pédagogiques, et de réfléchir aux dispositifs incluant les nouvelles technologies de la même manière, (Où et comment sont disposés les ordinateurs ? Combien d’élèves par ordinateur ? Est-ce que ce sont des portables ou des ordinateurs de bureau ? Utilise-t-on un vidéoprojecteur ? Un TBI ?)

Mais peut-être est-ce que cela a déjà été fait ? Si oui, je suis preneuse de toute référence.

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Une réponse à par dessus l’épaule

  1. fernand dit :

    Une référence sur l’utilisation du ‘cartable de Savoie’, avec des indications sur l’implantation dans la classe :
    http://www3.ac-nancy-metz.fr/clg-paul-verlaine-metz/arti3/dossiers/dossiers.php?id_dossier=15

    Pourquoi ne pas organiser un recensement de plans d’implantation et des effets induits sur les pratiques ?

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