J’ai suivi attentivement les trois premières expériences de récits en ligne proposées par Penguin sur leur site « We Tell Stories« , avec la complicité de la société Six To Start, dont j’ai interviewé le fondateur Adrian Hon.
Ces expériences ont été largement commentées, de manière assez critique sur Read/Write Web et plus laudative sur The Digitalist qui rappelle à juste titre que l’objectif n’est pas d’adapter un récit de fiction sur le web, ni d’engager un nouveau public à lire, mais bien de concevoir des fictions pour le web, en proposant une expérience au visiteur du site qui ne cherche pas à rivaliser avec la lecture d’un livre, mais s’en démarque tout à fait. Tout comme le cinéma a mis du temps pour se dégager des formes qui lui ont préexisté et pour inventer son propre langage, le web cherche encore le sien, en ce qui concerne la manière d’y raconter des histoires, et les expériences sur We Tell Stories vont dans ce sens : la première, avec ce récit qui se déploie sur la carte grâce à une exploitation originale de Google Maps m’a moins convaincue que la seconde, qui déploie, grâce à la juxtapostion de deux blogs et l’utilisation de twitter, un espace fictionnel virtuel très convainquant, incluant photos, commentaires des lecteurs, dans une histoire qui joue sur les codes d’aujourd’hui, du langage ado sur les blogs aux parents en quête de solutions pour aider leur fille à régler ses problèmes. La troisième m’a moins plu, même si elle m’a permis de faire un poisson d’avril : ce type de conte dont vous êtes le héros a été visité et revisité pendant les années cédérom sans jamais dépasser un petit plaisir combinatoire, plus de plaisir d’ailleurs pour le concepteur du dispositif que pour son utilisateur.
Cette semaine, ne ratons pas la quatrième expérience : un dispositif permettra de suivre en direct, chaque jour pendant une heure, l’écriture d’une fiction, inspirée de Thérèse Raquin de Zola. Rendez-vous sur le site aujourd’hui (lundi 7 avril) à 19h30, et tous les jours de cette semaine. Cela nous laisse un petit moment pour lire ou relire Thérèse Raquin : version numérique gratuite ici, 3,58 € ici et 2 € là , version imprimée (livre de poche) à partir de 1,43 € ici.
Je me demande si on ne se laisse poa obnubiler par le statut ‘littéraire’ attribué à ce genre de création, qui exclurait des pratiques de fiction déjà bien installées sur le numérique interactif, en particulier dans le domaine du jeu.
Quel statut peut-on donner à une œuvre comme Myst ?
Merci Virginie de nous résumer ce qu’il s’y passe pour nous qui n’avons pas le temps de nous y plonger.
La première histoire était très bien, l’histoire « en blogs » de Toby Litt m’a beaucoup moins inspirée – pourtant j’aime bien l’auteur – et la troisième histoire m’a bien amusée. J’arrive à chaque fois trop tard pour vivre la quatrième histoire « en live »… Mais dans l’ensemble je dis bravo Penguin!
Roman collaboratif (wiki) au Los Angeles Times, rappel de précédent chez Penguin et allusion aux Pro-Am; via PrintIsDead, les nouvelles pratiques de création sont à la mode.
[Rangez au placard la notion d’écrivain solitaire peinant au travail pendant des années dans un cagibi mal éclairé]
Pitch de WEbook.com, maison d’édition dédiée à l’écriture collaborative.