Dans Libé du 4 janvier, la rubrique « Tentations » propose un article titré ‘Vélomaniaques Pays-Bas », illustré d’une photo montrant un jeune homme transportant un canapé à vélo. L’article se base sur un livre récemment paru, titré « Fiets », du mot néerlandais qui signifie vélo. Juste une petite surprise, en me référant à la note en bas de l’article qui donne la référence complète du livre : pas de nom d’éditeur, juste une adresse web, www.lulu.com.
C’est bien la première fois à ma connaissance qu’un livre publié sur Lulu a les honneurs d’un quotidien (si je me trompe, n’hésitez pas à me le dire…). Et, comment dire ? Cela me fait un petit effet, que j’ai du mal à analyser. Première réaction : ça doit être un pote de la journaliste (mais ça, ça peut s’appliquer aussi éventuellement à un ouvrage publié chez un éditeur…). Deuxième réaction : l’édition sans éditeurs, c’est maintenant, tout de suite, là… . Un tour avec le nom de l’auteur et le titre sur un moteur de recherche, et je constate que l’ouvrage a déjà été assez largement commenté sur le web : 43 sites en ont parlé, sites de défenseurs du vélo, sites associatifs, blogs etc.
Si j’étais journaliste, j’appellerais l’auteur de l’article ou celui du livre et je leur poserais mes questions… Comment avez-vous eu l’idée de cet article ? Comment avez-vous découvert ce livre ? Savez-vous pourquoi il est publié sur lulu.com ? Est-ce que vous avez cherché un éditeur sans succès ou bien pas du tout ? Mais il est tard, je ne suis pas journaliste, juste une blogueuse du dimanche soir très tard, et il ne me reste plus qu’à espérer que Julia Tessier, l’auteur de l’article, ou Arnaud Rousseaux, l’auteur du livre, font partie des lecteurs de teXtes, (ce qui est statistiquement très peu probable…) et répondront à mes questions dans un commentaire.
Bonjour ! Un livre est paru, peu importe comment, c’est un livre et il plaît. Un livre Lulu est un livre. C’est effectivement incroyable qu’un « grand éditeur » ait pu laisser filer un tel bon sujet, à moins qu’il ne soit encore plus incroyable que des auteurs intéressants choisissent l’impression à la demande et l’auto-édition car ils se sentent capables de gérer leur bébé aussi bien voire mieux qu’une filiale de multinationale déguisée en petit éditeur…
Internet : celui qui n’y croit pas n’existe presque plus, celui qui veut le combattre est ridicule.
Le best seller italien de Lulu est ce livre écrit chaque jour sur un téléphone portable dans le train… Ce qui est incroyable, ce sont les gens et leur liberté.
Une question se pose quand même : les références bibliographiques. J’ai cité un passage d’un ouvrage publié sur Lulu et lors de la rédaction de ma bibliographie, j’ai été pris au dépourvu: pas de lieu, pas de réel éditeur (je ne pense pas que Lulu puisse prendre ce statut) et pas de réel date de publication. Il faudrait que l’AFNOR ou des institutions de ce type prennent le relais.