Entrepreneur, (Radar Networks, Lucid Ventures), pionnier du web sémantique, Nova Spivack – à l’origine de twine.com – développe une vision stratégique des nouvelles technologies et des nouveaux médias. Il m’a autorisée – et je l’en remercie – à publier la traduction d’un billet qu’il vient de faire paraître, Bienvenue dans le flux, qui fait le point sur un phénomène que nous constatons tous, lié à l’apparition de nouvelles applications en temps réel et qu’il prend très au sérieux, considérant qu’il s’agit là d’un nouvel âge du web.
—-
Bienvenue dans le Flux : un nouvel âge pour le Web
Par Nova Spivack, fondateur de twine.com
Internet a commencé à évoluer plusieurs décennies avant l’apparition du Web. Et malgré le fait qu’aujourd’hui la plupart des gens pensent qu’Internet et le Web, c’est la même chose, en réalité ce sont deux choses bien distinctes. Le Web constitue le sommet de l’infrastructure Internet, un peu comme un logiciel ou un document est au sommet du système d’exploitation d’un ordinateur.
Et tout juste comme le Web a émergé à la pointe de l’internet, quelque chose de nouveau émerge à la pointe du Web : j’appelle cela le Flux. Le Flux est la prochaine phase de l’évolution d’Internet. C’est ce qui vient après le Web, ou bien au sommet du Web et que nous sommes tous en train de construire et d’utiliser.
La meilleure illustration actuelle du Flux est l’avènement de Twitter, Facebook et d’autres outils de microblogging. Ces services sont visiblement des flux, leurs interfaces montrent littéralement des flux, flux d’idées, flux de réflexions, de conversations. En réaction aux microblogs nous assistons aussi à la naissance d’outils pour gérer ces flux et pour nous aider à comprendre, rechercher, et suivre les tendances qui se propagent à travers eux. Tout comme le Web n’induit pas un type particulier de site ou de service, le Flux n’est pas représenté par un site ou un service particulier, il se confond avec le mouvement collectif qui prend place à travers lui.
Pour relever le défi et saisir les opportunités du Flux un nouvel écosystème de services est en train d’émerger très rapidement : des éditeurs de flux, des outils de syndication de flux, des flux en temps réel, des moteurs de recherche, des moteurs d’analyse de statistiques de flux, des réseaux de publicité dédiés aux flux, et des portails de flux. Tous ces nouveaux services inaugurent l’ère du Flux.
Histoire du Web
La proposition originale de Tim Berners-Lee qui a donné naissance au Web date de 1989. Les deux premières décennies du Web, ( Web 1.0 de 1989 à 1999, et Web 2.0 de 1999 à 2009) ont été centrées sur le développement du Web lui-même. Le Web 3.0 ( 2009 – 2019) la troisième décennie du Web commence officiellement en mars de cette année et sera centrée sur le Flux.
- Dans les années 90 avec l’avènement du protocole HTTP et du langage HTML, la métaphore du Web (la Toile), est née et les concepts des sites web ont capturé nos imaginations.
- Au début des années 2000 l’intérêt s’est déplacé vers les réseaux sociaux et le web sémantique.
- Maintenant, pour la troisième décennie qui commence, l’attention se focalise sur le déplacement vers le Flux, et on constate une abondance de métaphores qui tournent autour du flux, du courant et des ondulations.
Le web a toujours été un flux. En fait il été un flux de flux. Tout site peut être vu comme un flux de pages qui évoluent dans le temps. Les branches d’un site peuvent être vues comme des courants de pages se développant dans différentes directions.
Mais avec l’arrivée des blogs, des flux d’alimentation RSS, des microblogs, la nature fluide du Web est devenue plus lisible et visible, parce que les nouveaux services sont à une seule dimension et conversationnels, et qu’ils se mettent à jour beaucoup plus fréquemment.
Définir le Flux
Tout comme le Web est formé de sites, de pages et de liens, le Flux est formé de flux.
Les flux font se succéder rapidement des séquences d’informations sur un thème. Il peut s’agir de microblogs, de hashtags, de flux d’alimentation RSS, de services multimédias ou de flux de données gérées via des API’s.
Le point clé est qu’ils changent rapidement, et ce changement est une part importante de la valeur qu’ils offrent. (contrairement aux sites web statiques, qui n’ont pas nécessairement besoin de changer pour fournir de la valeur). De plus, il est important de noter que les flux ont des URI- ce sont des entités que l’on peut adresser.
Alors, qu’est-ce qui définit un Flux, et le distingue d’un site web ordinaire ?
1. Le changement. Le changement est ce qui donne au flux toute sa valeur. Il n’en est pas toujours ainsi concernant les sites web. Les sites web n’ont pas besoin de changer constamment pour posséder de la valeur – ils pourraient par exemple être simplement statiques mais contenir des collections de références très nombreuses. Mais les flux, quant à eux, changent très fréquemment, et c’est ce changement permanent qui est leur caractéristique principale.
2. Indépendance vis à vis de l’interface. Les flux sont des flux de données, et on peut y accéder et en prendre connaissance indépendamment d’une interface particulière, grâce à la syndication de leurs données à travers différents outils. Les sites web, eux, sont liés à leur propre interface utilisateur. À l’ère du web, le fournisseur de contenu contrôle l’interface. À l’ère du Flux, c’est l’utilisateur qui contrôle l’interface.
3 – Le règne de la conversation. Un point intéressant et important est que les flux sont reliés ensemble non par des liens, mais par des actes de conversation — par exemple la réponse à un » tweet », ou le « retweet », les commentaires, les évaluations, les « follows ». À l’ère du Web, le lien était roi. Mais à l’ère du Flux, c’est la conversation qui règne.
En termes de structure, les flux comprennent des agents, des messages et des interactions.
– les agents sont les gens ou les applications logicielles qui publient dans les flux.
– Les messages sont les publications faites par ces agents dans les flux – par exemple les courts billets postés sur les microblogs.
– Les interactions sont les actions de communication telles que l’envoi de messages direct ou de réponses, ou le fait de citer quelqu’un (« retweeting ») qui connecte et transmet les messages entre les agents.
L’esprit global.
Si Internet est notre système nerveux collectif, et si le Web est notre cerveau collectif, alors le Flux est notre esprit collectif. Le système nerveux et le cerveau sont comme les strates de fondation hardware et software, mais l’esprit est ce que le système est en train de penser en temps réel. Ces trois couches sont interconnectées, et représentent différents aspects de notre éveil progressif à l’intelligence planétaire.
Le Flux c’est ce que le Web est en train de penser et de faire, là, maintenant. C’est le flux collectif de notre conscience.
Le Flux c’est l’activité dynamique du Web, qui ne cesse de se produire. Ce sont les conversations, le flux vivant d’audio et de vidéo, les changements qui se produisent sur les sites web, les idées et les tendances, les « memes », qui se produisent au travers de millions de pages Web, d’applications et d’esprits humains.
Le « maintenant » est devenu plus bref
Le Web change plus vite que jamais, tout en devenant de plus en plus fluide. Les sites ne changent pas chaque semaine ou chaque jour, mais chaque heure, minute ou seconde. Si nous sommes hors ligne ne serait-ce que quelques minutes, nous risquons de rater quelque chose de vraiment important. La transition d’un Web lent à un Flux ultra rapide se produit à toute vitesse. Et tandis que cela se produit, nous déportons notre attention du passé vers le présent et notre « maintenant » devient plus bref.
L’ère du Web portait essentiellement sur le passé — les pages étaient publiées des mois, des semaines, des jours ou moins des heures avant que nous les regardions. Les moteurs de recherche indexent ce passé pour nous le rendre accessible : sur le Web nous avons tous l’habitude d’utiliser Google et de regarder les pages issues d’un passé récent ou parfois situées plus loin dans le temps. Mais à l’ère du Flux, tout s’est déplacé dans le présent – nous pouvons voir les nouveaux billets publiés au fur qu’ils apparaissent, et les conversations émerger autour d’eux, en direct, tant que nous y prêtons attention.
Oui, comme le rythme du Flux s’accèlère, ce que nous appelons « maintenant » se raccourcit. Au lieu d’être un jour, c’est une heure, ou quelques minutes. L’unité de mesure des changements a acquis plus de granularité.
Par exemple, si vous regardez la ligne de temps (timeline) publique de Twitter, ou même seulement celle de vos amis dans Twitter ou Facebook vous verrez que les choses disparaissent rapidement de votre vue, vers le passé. Notre attention se focalise sur le présent immédiat. : les quelques dernières minutes ou heures. Toute chose qui a été postée avant cette période de temps est « hors de vue, hors de l’esprit ».
Le Flux est un monde où les empans d’attention sont toujours plus réduits, un monde de sensations virales en ligne, de célébrité instantanée, de tendances subites, d’intense volatilité. C’est aussi un monde de conversations et de pensées à très court terme .
C’est le monde dans lequel nous entrons. C’est à la fois un grand défi et une grande opportunité que cette nouvelle décennie du Web…
Comment allons-nous nous accommoder du Flux ?
Le Web a toujours été un courant – il est toujours apparu en temps réel depuis qu’il a commencé, mais il était plus lent, les pages changeaient moins fréquemment, de nouvelles choses étaient publiées moins souvent, les tendances se développaient plus lentement. Aujourd’hui va tellement plus vite, aujourd’hui se nourrit de lui même, et nous le nourrissons et nous l’amplifions toujours plus.
Les choses ont aussi changé sur le plan qualitatif ces derniers mois. Les aspects de type « flux » du Web sont vraiment devenus le lieu central de notre principale conversation culturelle. Tout le monde s’est mis à parler de Facebook et de Twitter. Les célébrités. Les animateurs de talk-shows. Les parents. Les ados.
Et soudain nous nous retrouvons tous scotchés à diverses activités liées aux flux, microbloguant de façon maniaque, louchant à force de traquer les références aux choses qui nous importent avant qu’elles soient emportées hors de vue. Le Flux est arrivé.
Mais allons-nous pouvoir supporter cette quantité toujours grandissante d’informations ? Allons-nous tous être renversés par nos propres lances d’arrosage personnelles, ou est-ce que des outils vont apparaître pour nous aider à filtrer nos flux et les rendre gérables ? Et si déjà aujourd’hui nous avons trop de flux et devons sauter de l’un à l’autre de plus en plus souvent, comment est-ce que cela va être quand nous devrons fonctionner avec dix fois plus de flux d’ici quelques année ?
L’attention humaine est un goulet d’étranglement considérable dans le monde du Flux. Nous pouvons être attentifs à une seule chose, ou à un petit nombre de choses en même temps. Comme l’information vient à nous depuis différentes sources, nous devons sauter d’un item au suivant. Nous ne pouvons l’absorber entièrement en une seule fois. Cette barrière fondamentale sera franchie par la technologie dans le futur, mais au moins pour la prochaine décennie cela demeurera un obstacle clé.
Nous pouvons suivre plusieurs courants, mais seulement un item à la fois, et cela requiert de pouvoir rapidement faire passer notre attention d’un article à l’autre et d’un flux à l’autre. Et il n’y a pas vraiment d’alternative : fusionner tous nos flux séparés en une seule grande activité de flux unifiée produirait vite beaucoup trop de bruit et nous serions submergés.
L’habileté à suivre différents flux dans différents contextes est essentielle et nous rend capables de filtrer et et de concentrer notre attention de manière efficace. Résultat, il n’y aura pas un flux unique d’activité – nous aurons de très nombreux flux. Et nous devrons trouver le moyen de nous accommoder de cette réalité.
Les flux peuvent être unidirectionnels ou bidirectionnels. Quelques flux sont comme des « fils d’alimentation » qui vont de producteurs de contenu à des consommateurs de contenus. D’autres flux sont plus comme des conversations ou des canaux dans lesquels n’importe qui peut être indifféremment émetteur ou récepteur.
Comme les flux vont devenir les principaux modes de distribution de contenu et de communication, ils vont devenir de plus en plus conversationnels et ressembleront de moins en moins à des « flux d’alimentation ». Et c’est important – parce que pour participer à un flux d’alimentation vous pouvez être passif, vous n’avez pas besoin d’être présent de façon synchrone. Mais pour participer à une conversation vous devez être présent et synchrone—vous devez être là au moment où ça se passe, ou vous manquez tout.
Un Flux de défis et d’opportunités.
Nous allons avoir besoin de nouvelles sortes d’outils pour manager nos flux, pour y participer, et nous commençons à voir l’émergence de certains d’entre eux. Par exemple, les clients Twitter comme Tweetdeck, les lecteurs de flux RSS, et les outils de suivi de flux comme Facebook ou Friendfeed. Il y a aussi de nouveaux outils pour filtrer nos flux en fonction de nos centres d’intérêt, comme Twine.com (précision : l’auteur de cet article est l’un des fondateurs de Twine.com). La recherche en temps réel émerge aussi pour offrir des moyens pour scanner le Flux en son entier. Et les outils de découverte de tendances nous aident à savoir ce qui est brûlant en temps réel.
Le plus difficile sera de savoir à quoi prêter attention dans le Flux ; les informations et les conversations disparaissent si rapidement que nous pouvons à peine suivre le présent, encore moins le passé. Comment savoir à quoi prêter attention, quoi lire, quoi ignorer, quoi lire peut-être plus tard ?
Récemment quelques sites ont émergé qui montrent les tendances en temps réel, par exemple en mesurant le nombre de retweets concernant diverses URL survenus dans Twitter. Mais ces services montrent seulement les tendances les plus fortes et les plus populaires. Et les autres thématiques, celles qui n’entrent pas dans ces tendances massives ? Est-ce que les choses qui ne font pas l’objet d’un RT ou n’ont pas été distinguées par un « like » sont condamnées à l’invisibilité ? Est-ce que la popularité d’un document reflète son importance réelle ?
Certainement, l’une des mesures de la valeur d’un item dans le Flux est la popularité. Une autre unité de mesure est sa pertinence par rapport à un thème, ou, plus intéressant encore, par rapport à nos centres d’intérêts personnels. Pour vraiment faire face au Flux nous aurons besoin de nouvelles manière de filtrer qui combineront ces deux approches. Au fur et à mesure que notre contexte change au long de nos journées (par exemple du travail et de ses différents clients et projets au shopping ou à la santé, aux loisirs, à la famille) nous aurons besoins d’outils qui pourront s’adapter et filtrer le Flux différemment selon ce qui nous importera.
Un Internet orienté Flux offre aussi de nouvelles opportunités pour la monétisation. Par exemple, de nouveaux réseaux de publicité pourraient se former pour permettre aux annonceurs d’acheter des espaces juxtaposés aux URL portant sur des grandes tendances du Flux, ou sur différentes tranches de celui-ci. Par exemple, un annonceur pourrait distribuer ses annonces sur les douzaines de pages qui sont retweetées à un moment précis. Lorsque ces pages commencent à décliner en ce qui concerne le nombre de RT par minute, les pubs pourraient bouger vers d’autres URL qui commencent à gagner en popularité.
Les réseaux publicitaires qui font un bon boulot de mesure des tendances de l’attention en temps réel devraient être capable de capitaliser sur ces tendances plus vite et permettre d’obtenir de meilleurs résultats pour les annonceurs. Par exemple, un annonceur capable de détecter et de se positionner immédiatement sur la tendance du jour pourrait faire apparaître son annonce accolée aux leaders les plus influents qu’ils cherchent à atteindre, de manière presque instantanée. Et cela pourrait se traduire par des gains immédiats en sensibilisation et sur l’image de marque.
L’émergence du Flux est un changement de paradigme intéressant qui pourrait se révéler une caractéristique de la prochaine évolution du Web pour la troisième décennie qui arrive. Même si le modèle de données sous-jacent va de plus en plus ressembler à un graphe, ou même à un graphe sémantique, l’expérience utilisateur sera de plus en plus orientée flux.
Qu’il s’agisse de Twitter ou d’une autre application, le Web est en train de se transformer de plus en plus en flux. Comment allons-nous filtrer ce flux ? Comment allons-nous y faire face ? Celui qui résoudra ce problème en premier va probablement devenir riche.
Un double merci Virginie :
– pour avoir traduit LE texte
– pour avoir traduit CE texte
Nova met le doigt sur un point très important au travers de l’évolution vers le flux. Pourtant, çà ne décolle pas.
Çà ne décolle pas parce que toute l’analyse est pervertie par l’idée de monétisation, et la volonté de résoudre le problème pour « devenir riche ». Çà reste une vision d’entrepreneur qui n’est attentif qu’au potentiel business : ce qui n’est pas mauvais en soi, mais un peu court quand même.
J’essayerai de développer çà dans une note pour ne pas non plus être taxé d’anti-entrepreneur :-)
« consommateurs de contenus »
Peut-on véritablement parler de « consommateurs » de « contenus » quand il s’agit d’usagers de flux ?
Cf. Bernard Stiegler, Pour en finir avec la mécroissance, [9782081224926] p.52, n. 63
« Mais pour participer à une conversation vous devez être présent et synchrone—vous devez être là au moment où ça se passe, ou vous manquez tout. »
Faut-il réduire l’Internet et le web à de la conversation synchrone ?
S’il me paraît évident qu’il faut assumer la place des flux instantanés, avec leurs contraintes d’usage de l’espace limité d’attention et d’audience, les acquis de l’inscription dans le temps (l’horizon décalé de temps et de mémoire de chacun) et de la diffusion « géopgraphique », asynchrone, ont des vertus à prendre en compte.
@Christian
L’approche de Spivack repose apparemment sur une vue d’Internet, du Web comme un marché du contenu et de la communication.
Manque décidément une approche anthropologique des usagers.
« L’attention humaine est un goulet d’étranglement considérable dans le monde du Flux. Nous pouvons être attentifs à une seule chose, ou à un petit nombre de choses en même temps. Comme l’information vient à nous depuis différentes sources, nous devons sauter d’un item au suivant. Nous ne pouvons l’absorber entièrement en une seule fois. Cette barrière fondamentale sera franchie par la technologie dans le futur, mais au moins pour la prochaine décennie cela demeurera un obstacle clé. »
Est-ce que l’implication dans le web des objets, la communication machine/machine amènent doucement l’entrepreneur vers une singularité où la « monétisation » se fonde simplement sur des statistiques démographiques ?
Merci de cette excellente traduction,
Concernant la phrase de fin, n’oubliez pas de Nova est américain … et que les américains estiment la réussite à l’aune du compte en banque, qu’ils soient entrepreneurs ou non. Gap culturel :-)
Et je suis d’accord avec Christian, nous tournons autour du pot entre les logiques de real time web, de semantic web, d’intelligent web …
Ce que je mesure mal, c’est l’impact du web sur nos modes de fonctionnement … la génération Y est aujourd’hui multi-tâches, hommes ou femmes … la mise à disposition d’outils de communication de plus en plus puissants et dont les interfaces sont de plus en plus intuitives, invasives laisse imaginer que l’omniprésence du web comme support natif à toutes formes de communications va se renforcer, pour notre bonheur ?
Merci pour la traduction de ce chouette article, en revanche, je trouve que la traduction de « Stream » par « Flux » est inappropriée. L’article est bien traduit ;-) je ne reviens pas dessus, d’autant que je n’ai eu le courage de le faire (ni l’autorisation ou encore la compétence) et ne devrais pas me permettre, mais en le relisant en français je continue de penser que garder Stream aurait été mieux. En effet, « Stream » renvoie à la fois au fleuve et au ruisseau (enfin je crois) et flux c’est trop général et pas assez poétique, non ? De toute façon les deux sont trop généraux.
Indéniablement, il se passe quelque chose du côté du temps réel généralisé, du stream, du webstream, le nom se forgera au fil du temps et des échanges entre nous. Sans oublier qu’il y a des liens avec d’autres « courants » du web (le web des données, linked data) que l’auteur mentionne vaguement et c’est quand même « excitant »…
Pour ma part et pour répondre à la dernière phrase de Spivack, je pense toujours que c’est la troisième dimension qui va permettre de mieux gérer le ou les streams et plus encore, pour faire simple ce sont les mondes virtuels.
Pour trois raisons simples, lorsque l’on est dans un environnement nécessitant du « présentiel » on est prit dans des échanges synchrones et de fait, on ne produit pas systématiquement ou nécessairement de données « archivables » (destinées à être archivées). Ainsi, si le web-document ne meurt pas, il n’est plus « mainstream » (sans jeu de mot). In extenso, produire des données dans des échanges synchrones ne vient pas s’ajouter aux données produites dans des documents (car notre attention et notre productivité en données ont leur limites) mais il y a un déplacement de la production des données (de l’asynchrone vers le synchrone, c’est l’objet de l’article). Enfin, il est beaucoup plus facile d' »aspirer » (je ne sais quel verbe utiliser) des masses de données dans des environnements spacialisés qui miment en tout point le monde réel, simplement car notre système nerveux y est mieux adapté. Ce dernier argument est un peu touchy mais je travaille dessus…dans tous les cas, ce nouveau paradigme du traitement collectif des données virtuelles/réelles en temps réel est tout a fait fascinant.
Je pense « fluxivement » à la phrase d’Héraclite : « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ».
Cette maxime, sans doute chérie de Mao-Zé-Dong, résume-t-elle l’article en question ? Béotien en la matière, je la dépose sur la rive des savants…
De l’importance du flux comme accès à une réalité vraie ?
Claude Debon en collaboration avec Peter Read : Les Dessins de Guillaume Apollinaire Buchet-Chastel, 2008, p. 77 978-2283021941
Via http://www.fabula.org/revue/document5058.php
Une recension intéressante, qui pose bien des questions sur le statut des dessins et des textes selon le lieu où ils s’inscrivent.
Ping : Sommes-nous multitâches ? (2/2) : Peut-on mesurer les bénéfices de la distraction ? | traffic-internet.net
Ping : Sommes-nous multitâches ? (2/2) : Peut-on mesurer les bénéfices de la distraction ? | MKT planet - News Web Marketing - Nouvelles Technologies
merci beaucoup pour cette traduction…
…la pratique de l’information instantanée est très ancienne cf. pratique oraculaire et synchronicité…
Ping : A lire ailleurs du 18 au 29 mai | traffic-internet.net
Ping : A lire ailleurs du 18 au 29 mai | MKT planet - News Web Marketing - Nouvelles Technologies
Ping : Baignades à Bagnolet « teXtes
Complétement d’accord avec @Christian.
Je crois que comme tout entrepreneur web, Nova est hypnothisé par la mythologie de la conquête du web.
@Mathieu, j’aime bien « Flux » et pense cependant qu’un Google Wave est une tentative contemporaine et lucide de repenser le paradigme de l’email en y intégrant la gestion à la fois du synchrone et de l’asynchrone.
Ping : Le flux, lifestream et real time web | bertrandkeller
Ping : Dans les Flux
Ping : Vers un web sans site web
Ping : Vers un web sans sites web | Owni.fr
Bonjour, merveilleux texte et traduction de Nova!
J’ai moi même fait récemment une petite cartographie des flux maison et de la tuyauterie : http://www.zoupic.com Il y a deux billets, le premier présente le parcours de l’information, le deuxième est ma gestion des flux, justement.
Il y a des commentaires qui lient à d’autres sites comme notamment le slideshow sur les similitudes entre eau et information.
http://www.slideshare.net/Unwired/information-is-like-water
Bonjour,
euh, on est bien en 2009 ? j’avoue être très déçu par cet article, moi qui ne connaissais Spivack que de réputation, j’avoue ne plus avoir envie d’approfondir ces travaux/créations.
Nous ressortir une révolution du flux je trouve cela un peu osé. Je viens tout juste de relire l’excellent ouvrage de Lev Manovich (language of new media) qui nous expliquait déjà en 98, dans un petit paragraphe que le passage de l’objet au flux est inhérent à la numérisation, la digitalisation rend liquide, (copy/paste, versionning, filtre, sélection, listes …) Bref en survolant cet article j’ai l’impression que Spivack nous dit que la terre tourne autour du soleil … ben très bien merci.
Cependant, je découvre ce blog qui me semble très bien félicitations, j’ajoute dans …. mes flux :o)
cdlt
simon
Ping : Fluxtuant
Ping : danah boyd : Ce qu’implique de vivre dans un monde de flux | traffic-internet.net
Ping : Le stock est mort, vive le flux | Adverbe
Ping : Eric Mainville | Dans le flux
Ping : Le dogme du Flux
Ping : Question de savoir (2) « solution de continuité
Ping : Le Web, chronique d’une disparition annoncée « Tous Médias
Ping : Task Three: “Essay-in-lieu-of-examination” | z3414563